« Expérience professionnelle » dotée d’une véritable valeur formatrice, initiation aux « réalités du monde du travail », moyen privilégié d’accéder à « l’autonomie » : en cohérence avec l’objectif de « professionnalisation » de l’enseignement supérieur, les discours sur les vertus de l’emploi étudiant se multiplient depuis quelques années, même si perdurent par ailleurs les discours dénonçant la précarité étudiante.
Cet ouvrage propose une analyse empirique des activités rémunérées des étudiants, en particulier de leurs « petits boulots ». Il mobilise les méthodes ethnographiques, statistiques et historiques et repose sur plusieurs enquêtes menées dans la restauration rapide, les centres d’appels et l’animation socioculturelle. Sont explorées non seulement la place des étudiants au sein du marché du travail, mais aussi la place de ces activités dans leur parcours. Offrant un éclairage inédit sur les inégalités au sein de la jeunesse étudiante, notamment dans le rapport au temps et à l’avenir, cette approche est aussi une façon de mieux comprendre les transformations du salariat et des modalités d’accès à l’emploi.