Les sociétés d'Europe occidentale ont toutes connu, au cours des vingt dernières années, une augmentation rapide de la population assistée, le plus souvent refoulée ou tenue à distance du marché de l'emploi. Si ce phénomène a pris des proportions différentes d'un pays à l'autre, aucun d'entre eux n'a été vraiment épargné et tous ont tenté diverses expériences pour y faire face, en particulier dans le domaine des systèmes de revenu minimum et des actions d'insertion. Quelles sont alors ces expériences ? Comment peut-on les analyser ? Quels sont leurs effets ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre à partir d'une recherche qui a porté sur la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, Les Pays scandinaves, l'Espagne et l'Italie.
Ce travail comparatif a permis de distinguer trois modes de régulation de la pauvreté en Europe : la régulation autocentrée - c'est-à-dire fondée principalement sur l'intervention de l'État au nom de la solidarité nationale -, la régulation négociée - organisée de façon décentralisée selon le principe de subsidiarité - et la régulation localisée - définie avant tout en fonction d'intérêts locaux.
Cet ouvrage contribue à souligner les divergences nationales à l'œuvre dans la formulation de la question sociale et à voir dans les politiques menées tout à la fois l'empreinte de leurs origines socio-historiques, les attentes collectives qu'elles nourrissent, mais aussi le poids de la conjoncture économique et notamment, bien entendu, des effets sociaux de la dégradation du marché de l'emploi.