Séminaires de direction d'études (EHESS)

Dans le prolongement du séminaire des trois dernières années sur la théorie des liens sociaux, on tentera cette année d’étudier ce que l’on peut appeler le « mal-être urbain ». Il s’agira de prendre les grandes métropoles caractérisées par de fortes inégalités spatiales et de profondes ruptures sociales comme terrain d’analyse. Habiter dans un quartier socialement disqualifié a-t-il un effet sur le risque de dépression ? Autrement dit, certains quartiers pauvres, de mauvaise réputation et confrontés à un cumul de ruptures sociales, peuvent-ils rendre leurs habitants victimes de symptômes dépressifs ? Trois types de rupture sociale seront pris en considération. Le premier renvoie à la ségrégation spatiale, le deuxième correspond aux divisions et luttes internes dans les quartiers et le troisième concerne la dissolution des liens sociaux. A partir d’enquêtes réalisées dans la métropole parisienne, mais aussi dans la région d’autres métropoles situées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud, il s’agira : 1) de vérifier la pertinence de cette typologie en comparant plusieurs quartiers, 2) d’analyser les cumuls et les enchaînements de ruptures, 3) d’étudier le lien entre le type de ruptures sociales qui caractérise le quartier, la détresse psychologique de ses habitants et les obstacles à la mobilisation collective.