Thèses dirigées par Serge PaugamDaniela Ristic L'accueil des migrant·e·s dans les espaces de marges (Calabre-Limousin).
Entre invisibilisation, ressources pour les territoires et répression de l'hospitalité locale. Composition du jury : Michel Agier, Directeur d’Études EHESS-CEMS, Directeur de Recherche IRD Antonella Coco, Ricercatrice docente, Università della Calabria (UNICAL), (rapporteure) Anne Gotman, Directrice de recherche, CNRS-CERLIS, Université de Paris Serge Paugam, Directeur de recherche, CNRS-CMH, Directeur d’Études EHESS, (directeur de thèse) Swanie Potot, Directrice de recherche, CNRS-URMIS, Université de Paris, Université Côte d’Azur, (rapporteure)
Camille Schmoll, Directrice d’Études EHESS-Géographie-cités Date de soutenance : 14/12/2022 Résumé : Cette thèse explore les effets de politiques de dispersion géographique des personnes concernées par l’asile vers des villages et espaces de marges en Europe (Calabre-Limousin). Placé à l’entrecroisement des échelles d’analyse, l’objet d’étude révèle un paysage global d’« hospitalités communales », reconstitué à partir de plusieurs cas d'étude. Un premier axe d’analyse interroge les différentes manières dont les acteur·ices locaux·les (municipalités, associations et citoyen·nes), se réapproprient l'enjeu migratoire pour le convertir en une ressource pour ces territoires en déclin. Sont examinés les « rationalités » économiques et les cadres moraux qui sous-tendent les décisions locales d’accueillir et leurs variations. Ces éléments sont confrontés aux expériences vécues par les migrant·es transféré·es vers ces lieux éloignés des principaux centres métropolitains. Si quelques parcours d’installation après les procédures d’asile viennent configurer des formes d’autonomisation dans les marges, les expériences du séjour convergent vers des sentiments de dépossession du choix migratoire et de forte relégation. Le deuxième axe de la thèse mobilise une approche constructiviste de l’action publique pour examiner les conflictualités, décalages et compénétrations entre des cadres interprétatifs de l’accueil et de l’« intégration » contrastants. Pour contrer les obstacles dictés par les normes restrictives de l’accueil et de l’asile, habitant·es et élu·es locaux·les élargissent l’hospitalité et les solidarités au-delà des périmètres consentis par l’accueil des États. Ces pratiques résistantes révèlent les contraintes d’un « paradigme gestionnaire », et les contours rigides d’un accueil plancher, auquel « accueilli·es » et « accueillant·es » sont rappelé·es à l’ordre. La thèse s’achève par l’étude de ces conflictualités à partir de la retentissante criminalisation du « village de l’accueil » de Riace en Calabre. Le « procès à l'hospitalité » locale s’impose comme une arène publique privilégiée de la répression des solidarités, et de l’exaltation du monopole gestionnaire de l’accueil institutionnel. Version imprimable | retour liste |
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