Cette thèse porte sur la discrimination et la stigmatisation des burakumin, une minorité japonaise qui ne présente aucune différence phénotypique, ethnique, religieuse ou même linguistique avec les autres Japonais. Depuis les années 1980, aucune recherche en français n’a été faite sur la situation des burakumin qui reste assez méconnue alors qu’elle est débattue au sein d’instances internationales chargées de protéger les droits de l’homme. Afin d’inscrire ce travail dans le prolongement des travaux menés en sciences sociales sur la discrimination, la stigmatisation et le racisme de ces dernières années, l’analyse s’appuie sur une bibliographie en langue japonaise mais aussi francophone et anglophone. Car malgré la grande richesse de la littérature sur ces questions, en dehors du Japon, le cas des burakumin n’a été que très peu confronté à ces recherches. Cette thèse s’appuie sur deux enquêtes qualitatives et une enquête quantitative menées dans plusieurs villes du Japon auprès des burakumin et des non-burakumin. Elle analyse les mécanismes par lesquels la discrimination et la stigmatisation se maintiennent et peinent à être enrayés alors qu’une partie des burakumin s’intègre et se fond dans la société japonaise. Cette recherche, qui vise à examiner les mécanismes conduisant au rejet de l’autre fondé sur une différence imaginaire, offre un cas exemplaire contribuant à l’avancée des connaissances sur une aire géographique où les questions du racisme et de la discrimination sont peu traitées dans les travaux francophones.