Vendredi de 9 h à 12 h (Campus Jourdan, 48 bd Jourdan 75014 Paris), à partir du 6 novembre 2020
L'attachement renvoie aux différents types de liens qui attachent les individus entre eux et à la société. Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière, il s'agira d'analyser comment ces liens s'entrecroisent en chaque individu pour permettre son attachement à la société, mais aussi comment les sociétés construisent et transforment les normes de cet entrecroisement. On reprendra la typologie des régimes d’attachement en continuant à la mettre à l’épreuve de nouvelles données empiriques. A travers le concept d'attachement social, l’objectif est de mieux comprendre ce qui fait tenir ensemble les individus des sociétés modernes, mais aussi, a contrario, ce qui les oppose les uns aux autres. Il s’agira cette année d’approfondir les inégalités de l’attachement social en explorant, au-delà de la rupture souvent cumulative des liens sociaux, repérables dans les situations d’isolement extrême ou de grande pauvreté, les cas où ces derniers, sans être rompus, apparaissent extrêmement fragiles ou caractérisés par une forme d’oppression. Nous étudierons, à partir de diverses enquêtes, aussi bien dans les sphères domestique, associative, professionnelle que civique, ce que l’on pourrait appeler les situations-limite dans lesquelles tout peut très vite basculer, soit dans le retrait prononcé de la vie sociale, soit, au contraire, dans la protestation et la lutte. Le séminaire propose d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales et de mener des recherches comparatives impliquant plusieurs aires cultuelles.