L'attachement renvoie aux différents types de liens qui attachent les individus entre eux et à la société. Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière, il s'agit d'analyser comment ces liens s'entrecroisent en chaque individu pour permettre son attachement à la société, mais aussi comment les sociétés construisent et transforment les normes de cet entrecroisement. Comment et jusqu'où peut-on et doit-on être à la fois solidaire de sa famille, solidaire de ses divers groupes d'appartenance affinitaire, solidaire de son entreprise ou de son groupe professionnel et solidaire de sa nation ? Si cette question se pose à chaque être humain et correspond en cela à une interrogation de nature universelle, la réponse diffère selon les milieux sociaux, mais aussi et surtout selon les sociétés. Dès lors, la question centrale du séminaire est de comprendre les fondements anthropologiques de la solidarité humaine tout en analysant sociologiquement ses formes variables dans le monde contemporain, aussi bien dans les sociétés économiquement développées que dans les pays émergents. À travers le concept d'attachement, il s'agit de mieux comprendre ce qui fait tenir ensemble les individus des sociétés modernes, mais aussi, a contrario, ce qui les fragilise. Autrement dit, étudier l'attachement dans les sociétés modernes, c'est aussi bien prendre en compte la force et la permanence que la vulnérabilité et la rupture des liens sociaux. Le séminaire propose d’ancrer la recherche dans la pluralité des sciences sociales, de mener des enquêtes comparatives et de s'appuyer sur des sources de données variées, notamment juridiques.