Séminaires de direction d'études

Les travaux réalisés en sociologie urbaine se fondent sur deux représentations distinctes de la ville : 1) une représentation conforme à la mentalité que Simmel attribuait à la métropole et qui renvoie à un espace ouvert, fluide, impersonnel où les individus y gagnent en autonomie et en liberté ; 2) une représentation de l’espace urbain dans laquelle les individus cherchent à se regrouper par statut social ou par affinités culturelles ou électives dans des quartiers appelés à reproduire le modèle de l’interconnaissance villageoise renforcée par la stabilité résidentielle, la similitude sociale et la maîtrise du territoire. A ces deux représentations correspondent deux systèmes d’entrecroisement des liens sociaux. A la première, est associé un système où les liens sociaux sont faiblement entrecroisés, si ce n’est dans la conscience de chaque individu, lequel est appelé à construire et reconstruire sans cesse ses appartenances à l’espace urbain au gré de ses déplacements et de la diversification de ses sociabilités. A la seconde est associé, au contraire, un système où les liens sociaux sont fortement entrecroisés à l’échelon d’un territoire plus restreint au sein de la métropole, en l’occurrence le quartier de résidence. Le séminaire tentera de dépasser ces deux représentations et étudiera aussi bien les formes de mobilités que les formes d’attachement au quartier en prenant en compte les inégalités et les ruptures sociales qui caractérisent les grandes métropoles.